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Page:Le Roy - La Revanche du prolétariat, 1885.djvu/51

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Nobles martyrs qu’une clique assassine
Ensevelit dans les cachots bourgeois,
Entendez-vous s’écrouler en ruines
Ce monde infâme, étayé par les lois ?…
Pour vous venger, les vagues populaires,
Se soulevant à votre cri d’appel,
Vont balayer les prisons, les frontières,
Et faire place au règne fraternel.

Le travailleur qui succombe à la peine,
Ou le chômeur sans asile et sans pain,
Sait aujourd’hui qui l’affame et l’enchaîne :
Soixante-et-onze aura son lendemain.
Au pilori les juges, les gendarmes
Et les geôliers du bagne industriel !
Plus de pitié ! qu’on passe par les armes
Tous les bourreaux de Cyvoct, d’O’Donnell !

Vous qui raillez le « Droit à la paresse, »
Entretenus du Prolétariat,
Disparaissez ! Une voix vengeresse
Partout répète : « À bas le patronat ! »
Vous qui du peuple aggravez la souffrance
En conspirant pour le trône et l’autel,
Vils députés qui vendriez la France,
Nous surveillons votre jeu criminel.

Quand mis au mur, un de nos frères tombe,
Il crache encor son mépris aux soudards.
Souvenons-nous ! Par le fer, par la bombe,
Exécutons gouvernants et mouchards.
Ô Liberté que l’univers réclame,
Jette aux puissants ton dédaigneux cartel !
Guerre aux chauvins, à la Police infâme !
Plus de frelons dérobant notre miel !

Honneur à vous, tirailleurs d’avant-garde,
Enfants perdus qui tombez vaillamment !
Le monde entier tressaille et vous regarde,
Criant à tous : « Les braves, en avant ! »
Que ta bannière, Internationale,
Guide nos bras pour le suprême duel !
Soyons vainqueurs, et que la Sociale
Donne à la Terre un bonheur éternel !

Achille Le Roy.


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