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sensations délicieuses, des éblouissements ravissants. Aussi j’attendais mes soirées de débauches avec impatience, je comptais les heures, les minutes, et lorsque l’heureux moment arrivait, lorsque je me sentais entièrement seule, je me pervertissais avec une extrême satisfaction. La nature me donnait les premières leçons de dévergondage, j’avoue que je les mettais à profit avec un immense plaisir.

Un événement inattendu refroidit tant soit peu les ardeurs de mon tempérament, du moins momentanément. Ma pauvre vieille bonne mourut.

Elle fut de suite remplacée par une jeune fille d’une vingtaine d’années, ayant un air de sainte-ni-touche à s’y tromper mais déjà passée professeur dans l’art de faire l’amour. Ah ! la Garce, comme elle en savait long !… Elle connaissait à fond toutes les roueries de la dépravation et la manière de s’en servir. La théorie et la pratique étaient son élément.

C’est elle qui compléta mon éducation et me lança dans le libertinage le plus effréné. J’étais si bien disposée que mon pucelage ne devait pas rester longtemps en place.

Ma nouvelle bonne était très jolie, assez bien faite, d’une taille moyenne, son air avait quelque chose de candide ; de même ses manières, ses gestes étaient réservés. Elle inspira