Page:Le Sérail royal ou les voluptés secrètes d’un débauché - La Belle Letty, 1892.djvu/157

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voix qui disait : — Laissez donc, c’est pour la petite. — Et la petite m’entraîna dans sa chambre. Elle me demanda de suite pourquoi je l’avais suivie plusieurs fois. — Parce que vous me plaisez, lui dis-je. — Alors vous êtes content de vous trouver avec moi ? — Oh ! très content, mademoiselle — et je lui serrais les mains. — Puisque tu es si content, ajouta-t-elle, embrasse-moi, baise-moi bien… Elle me fit cette demande avec un air de tristesse. Elle posa ses lèvres elle-même sur les miennes. Je la pressai contre mon cœur en lui rendant ses baisers. Après un moment de silence ; elle me dit : veux-tu m’embrasser encore, c’est si bon ? Je la pressais de nouveau dans mes bras, mais avec plus de force, avec passion, alors, elle me fit sentir le bout de sa langue qui allait et venait dans ma bouche. En même temps, elle glissa sa main entre mes jambes, probablement pour s’assurer de l’effet que me produisaient ses caresses. Elle fut satisfaite, car elle me sourit en fixant ses yeux mouillés de larmes dans mes yeux et en me faisant entendre bien bas : — Si tu pouvais m’aimer un peu, je serais si heureuse ! —

Tout cela était un mystère pour moi, mais un mystère agréable. Je remarquais qu’il n’y avait rien de dépravé dans cette jeune fille, rien ressemblant à ces femmes dont les com-