Page:Le Sérail royal ou les voluptés secrètes d’un débauché - La Belle Letty, 1892.djvu/209

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tant que j’ai pu flatter ses désirs, enivrer ses sens, varier les plaisirs que je savais lui procurer, mais après, il lui a fallu autre chose…

Maintenant, c’est vous qui avez toutes ses faveurs ; c’est vous qui savez le rendre heureux !… Pour conserver longtemps son affection, n’épuisez pas vos ressources de séductions, ménagez votre pouvoir, ou bien alors donnez-lui tout à la fois, sans ménagement, sans la moindre retenue, et venez vous inscrire ensuite pour faire partie du Sérail que j’organise pour lui.

Cette invitation était un port de salut pour moi, qui voulais laisser Bibi et Georges entièrement à leurs femmes, et me retirer. Où aurais-je été mieux que là ?

La description de l’endroit et ce qu’on y ferait étant dans mes goûts, je priai Miss Rosy de me compter au nombre des favorites et je rentrai satisfaite de ma résolution, que je communiquai à mes chéris.

Ils se récrièrent tous avec énergie, ne voulant pas entendre parler de séparation. Bibi me sauta au cou, m’enlaça, me mangea de baisers en me disant que j’étais à lui, que je lui avais donné tous mes pucelages, qu’il m’avait donné le sien, que je ne pouvais le quitter. Marietta, la petite, Georges en firent autant, mais devant ma ferme volonté bien arrêtée, ils durent s’incliner. Toutefois, je leur