Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/142

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court silence, il reprit ainsi : « Je m’entends mal à cacher mes pensées, il vaut mieux parler franchement. Ce n’est pas le nom auquel je trouve à redire, mais..., mais... je ne sais comment exprimer cela, sur ma foi ;... c’est que, il me semble, vous connaissez assez Frank Stuart pour lui confier votre nom véritable. »

La malheureuse fille baissa les yeux, et répondit qu’aucun nom ne pouvait lui convenir mieux que celui de Perdita.

« Alors, vous me refusez votre confiance ? »

« Ne parlez pas ainsi, mon noble, mon généreux ami, » s'écria-t-elle. « Moi, je n’aurais pas de confiance en vous ! Ne vous ai-je pas donné les plus fortes preuves de confiance ? Vous ne pouvez en douter, je vous confierais tout ce qui aurait rapport à moi seule ; mais mon nom, le nom de mon père, je m'en suis rendue indigne par ma folie, il ne m’appartient plus, et mon indiscrétion ne doit pas le flétrir. »

« Non , vous ne devez pas vous juger ainsi. Une brise légère ne suffit pas pour perdre un bon vaisseau, une seule folie de jeune fille ne peut ternir une bonne renommée. Une folie, » continua-t-il en reprenant indirectement son enquête, « si