Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/383

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avait établi sa résidence, et là il concentra toutes ses forces, résolu de se défendre jusqu’à la dernière extrémité. Bientôt il apprit que les ennemis approchaient, et approchaient en vainqueurs ; l’île aux Noix, l’une des clefs de la contrée, était en leur pouvoir ; des milliers de colons augmentaient leurs rangs, et les sauvages prêtaient l’appui de leur courage sanguinaire pour achever de subjuguer la Nouvelle France. Il ne restait plus d’autre espoir à ses défenseurs que celui de vendre chèrement ce qu’ils ne pouvaient sauver. En ce temps d’excitation et d’inquiétude on a remarqué, comme dans toutes les grandes crises politiques, des incidens particuliers dont l’intérêt romanesque donne une couleur moins monotone aux détails arides de l’histoire. Parmi les traditions que nous ayons eu le bonheur de recueillir sur cette époque, l’anecdote suivante nous a paru la plus touchante ; nous tâcherons de la rapporter telle qu’elle nous fut contée par une jolie Française-Canadienne, eu vue de l’île singulière, où plusieurs scènes de cette petite histoire se sont passées.