Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/385

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plutôt des reproches que cet accueil plein de bonté, puisque je me suis introduit en ce lieu sans y être autorisé. — Sois le bienvenu, mon fils, dans cette enceinte sacrée, » répondit le vieillard. « Je te connais pour un des officiers de M. de Vaudreuil, l’un des défenseurs de la foi, de la sainte Église. Cette terre, ces murs sacrés, seront toujours un asile ouvert à ceux qui te ressemblent. Mon devoir m’appelle dehors ; mais tu peux jouir librement dans cette solitude du repos que les fatigues de la guerre ou les travaux du conseil t’ont peut-être rendu nécessaire. »

— « Je vous rends graces, mon père, » dit le jeune homme, « je ne suis fatigué ni de corps, ni d’esprit ; la fraîcheur attrayante de ce lieu m’a seule invité à y pénétrer. Maintenant la chaleur est moins accablante, et je sortirai avec vous. »

— « J’attends, pour me rendre où je suis attendu, le retour de frère Ambroise, qui vient de sortir pour avoir des nouvelles d’un mourant auquel j’ai administré les derniers sacremens il n’y a pas une heure. »

— « Vous parlez d’Eugène Bougainville, mon père. — Oui, mon fils ; ne savez-vous rien de son état présent ? — Je n’en ai rien appris depuis