Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/404

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— « Je l’ai vu,… je l’ai vu mourant ! Il m’a regardée sans me reconnaître : l’angoisse de ce moment a été sans doute plus amère que celle de la mort. Mais quelle joie a succédé à cette angoisse ? Ma nourrice était avec moi ; elle examina sa blessure ; elle est renommée dans l’art de guérir parmi ses compatriotes, et elle m’assura qu’on pourrait le sauver. »

— « Impossible, mon enfant ! On a lieu de croire que la flèche qui l’a blessé était empoisonnée. Ta nourrice ne voulait qu’éveiller en toi de fausses espérances pour calmer tes craintes présentes. »

— « Non, mon père, cela ne peut être : jamais elle ne m’a trompée ; voudrait-elle le faire en un tel moment ? Mais il faut que je parte ; le jour baisse, je ne puis demeurer plus longtemps ici. »

— « Partir ! à cette heure ! Où voulez-vous aller, ma fille ? Dans quel dessein vous éloignez-vous encore de ce saint asile ?»

— « Ne m’interrogez pas, au nom du ciel, mon père. S’il est sauvé, vous saurez tout ; mais je ne voudrais mettre en danger qui que soit, et vous