Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/406

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Cependant l’approche de quelques paysans qui venaient assister aux vêpres, l’empêcha de répondre ; il ne put qu’agiter sa main en signe d’adieu, et rentra par une porte privée dans l’intérieur du couvent.

Aimée fut tentée un moment de le suivre ; mais cette impulsion se dissipait à mesure que le bruit de ses pas s’éloignait. Enfin, quand elle cessa de l’entendre, elle sortit, et vit avec satisfaction qu’elle pouvait arriver aux portes de la ville avant qu’elles fussent fermées. Elle se dirigea d’un pas rapide vers celle du midi ; mais une sentinelle s’opposa à son passage, et lui demanda son nom et le motif de sa sortie de la ville. « Bon soldat, ne m’arrête point, » dit-elle en tournant vers lui un visage d’une si touchante beauté, en l’implorant d’une voix si douce, qu’il était impossible de leur résister. » Je viens de l’Hôtel-Dieu, et vais remplir un office de charité envers un mourant. — Allez, jeune fille, et que la sainte Vierge vous protège, » dit le soldat en se rangeant respectueusement pour la laisser passer. Un regard reconnaissant, une pièce d’or glissée dans sa main, récompensèrent sa complaisance ; et, traversant presqu’à la