Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/435

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yeux y cherchaient en vain celle qu’il aimait, en vain il espérait voir le canot de Maraka, ou du moins quelques signaux répondre à celui qu’il donnait. Tous les jours il revenait à cette place, et tous les jours il s’en éloignait désolé ; enfin le soir du sixième, il aperçut une barque légère qui fendait les ondes, et qui le ramena en peu d’instans à son Aimée tant regrettée, à son Aimée presque mourante.

Mais la joie eut bientôt réparé les ravages de la douleur sur un être plein de vie et de jeunesse ; bientôt les roses brillèrent de nouveau sur les joues d’Aimée, et l’espérance ranima ses regards. Elle vit le père Clément, obtint son approbation pour son amour ; et, en présence de Dieu, au pied de ce même autel où elle avait humblement exprimé sa résignation aux volontés du ciel, son union avec Bougainville fut bénie par le bon moine, qui les aimait tous deux comme ses enfans.

Avant de suivre son mari en France, Aimée voulut dire adieu aux ombrages protecteurs de son île, boire une fois encore à sa fontaine, prier devant l’image solitaire de la Vierge, où, dans ses