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LE FRÈRE ET LA SŒUR.


dame, je vous supplie, au nom de la tendresse maternelle que vous m’avez toujours montrée, de m’aider à remplir ma promesse envers cette jeune orpheline, en la prenant sous votre gracieuse protection. »

— « Vous commandez ici, mon fils, » dit la comtesse, « et vos ordres seront suivis. » Alors elle fit un signe à l’une de ses femmes ; on conduisit Flora hors de la salle du bal, et elle put pleurer dans la solitude et le silence sur le départ de son frère et sur l’étrange et humiliante position dans laquelle elle se trouvait.

Flora allait vivre sous le toit des anciens ennemis de sa maison, sous la tutelle du plus acharné de ses ennemis actuels. Lorenzo était parti, et elle ignorait vers quels pays il tournerait ses pas. Son unique consolation était de penser qu’elle avait obéi à tout ce qu’il lui avait ordonné. Sa vie était monotone et tranquille. Son occupation habituelle était de travailler, en tapisserie, ouvrage dans lequel elle déployait un goût et une adresse remarquables. Quelquefois elle avait à remplir une tâche pénible, celle de rester près de la comtesse. Cette dame, ayant perdu deux frères dans les dernières querelles entre les Tolomei et les Mancini, nourrissait une