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LE FRÈRE ET LA SŒUR.


de la vie végétale. Flora était enchantée ; les travaux rustiques l’intéressaient, et la vieille expérience de la bonne Sandra lui offrait une source d’instruction et d’amusement. Jusque-là son esprit s’était principalement exercé à imiter avec son aiguille les vives couleurs, les formes charmantes des fleurs et des animaux, d’après quelques modèles peints que l’on avait mis à sa disposition. Une occupation nouvelle s’offrait. Elle apprit l’histoire des abeilles, observa les mœurs des oiseaux, s’informa de la manière de cultiver les plantes. Sandra prit en grande affection sa compagne, et bien que cette ancienne intendante ne fût point citée pour sa bonne humeur, ses lèvres austères retrouvaient le mouvement du sourire en faveur de l’aimable étrangère.

Elle continuait à broder et à faire de la tapisserie, par égard pour son tuteur et pour la comtesse sa mère ; mais ce travail n’occupait qu’une partie de ses pensées, et tandis qu’elle était assise à son métier, son esprit se livrait à des rêveries sans fin sur le sort de Lorenzo. Trois ans s’étaient écoulés depuis leur séparation, et les seules nouvelles qu’elle eût reçues de lui dans cet intervalle, lui étaient venues de


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