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Camarades,


Nous parlerons aujourd’hui du communisme dans l’antiquité, ou plus exactement du communisme dans la Grèce antique. On peut dire que la Grèce antique est une des merveilles les plus étonnantes de l’histoire. Si on prend le véritable centre de la vie intellectuelle et politique de l’ancienne Grèce, on dirait que c’est un arrondissement de Paris avec une population minuscule et ce pays minuscule a donné au monde les plus grands penseurs, les plus grands artistes et les plus grands capitaines, si on peut parler déjà de la grandeur militaire.

On se demande comment cela pouvait arriver ; naturellement, on cherche avant tout l’explication dans la situation géographique de ce pays qui était au centre de routes commerciales, au centre de la vie méditerranéenne, pas loin de l’Egypte, pas loin de l’Italie, et toutes sortes de conditions de climat, de sol, ont fait que ce pays maritime avant tout, qui donnait au peuple la possibilité de se mouvoir, de voyager, de voir de nouveaux pays, de changer d’idées, d’apprendre du nouveau. On indique aussi que le caractère même, les conditions naturelles de ce pays font qu’il n’y a pas une trop grande facilité pour la lutte pour l’existence, parce que si la facilité de la lutte pour l’existence d’un peuple est trop grande, son énergie ne se développe pas d’une façon satisfaisante. D’autre part, pour qu’un peuple se développe, pour qu’il arrive à un haut degré de civilisation, de culture, il faut que les conditions de vie ne soient pas trop dures — comme dans les pays près du Pôle Nord — il ne faut pas que la lutte pour l’existence