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Vers de Jean-Baptiste Scytha

AU TRÈS-FAMEUX LÉONARD CRASSO, CONSEILLER PONTIFICAL ÈS-ARTS ET ÈS-LOIS

Cet admirable et nouveau petit livre,
Équipolant ceux de nos bons aïeux,
En sa substance et sa forme nous livre
Tout ce qui vit de noble sous les cieux.
À toi, Crasso, la grâce en soit rendue,
Le moins autant qu’à Poliphile on doit,
Car d’icelui si cette œuvre est issue,
Extraite l’as d’un mortifère endroit.
Or, du Lethé lui tollant crainte aucune,
Lui baillas vie au lieu d’exition,
À grand labeur et non moindre pécune
La faisant lire à toute nation.
Bien l’enfantas par action virile.
Si deux fois né fut-il comme Liber,
Ce livre-ci pour père a Poliphile,
Mais il détient Crasso pour Jupiter.

Élégie d’un anonyme au Lecteur

Lecteur honnête, écoute bien le songe
Que narre ici Poliphile endormi.
C’est tout profit, je le dis sans mensonge,
Et te plaira, je crois, plus qu’à demi,