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Page:Le Songe de Poliphile - trad. Popelin - tome 1.pdf/403

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royales, le princier décor de mon élégant service, la splendeur domestique, l’inestimable prix de mes immenses richesses et le large effet de ma bienfaisance. »

Lorsqu’elle eut terminé son éloquent et bienveillant discours, je m’inclinai humblement en esclave soumis, devant son franc et saint commandement ; puis, avec une assurance intimidée, avec une témérité bien mince, j’obéis immédiatement et fus m’asseoir sur ce délicieux banc, du côté droit, vêtu de ma robe de laine encore souillée d’herbes, froissée et couverte de feuilles attachées aux déchirures, parmi les cinq compagnes, le second à partir de la Reine, entre Osphrasia et Acoé. Il y avait six autres compagnes en face, assez distantes les unes des autres pour qu’elles occupassent régulièrement tout l’espace. Quant à la Reine, étant descendue de son trône élevé, elle s’était assise sur la dernière marche avec une auguste dignité.

La couronne sise au-dessus de son trône offrait une belle peinture faite au feu. Elle contenait la représentation d’une figure imberbe coiffée d’une chevelure blonde et montrant une petite partie du buste couvert d’une draperie étroite. Cette figure, reposant sur les ailes éployées d’un aigle qui, la tête levée, semblait la regarder fixement, était nimbée d’un diadème d’azur à sept rayons. Aux pieds de l’aigle se trouvait un rameau