Page:Le Songe de Poliphile - trad. Popelin - tome 1.pdf/531

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ornés de feuillages d’arbres conifères, couronnées de feuilles de vigne, dont elles étaient enguirlandées sur le corps nu, sautant et courant. Le vieux Silène, monté sur son âne, suivait immédiatement la marche triomphale. Derrière ce chevaucheur venait un bouc au poil hirsute que l’on menait joyeusement, orné pour la pompe du sacrifice. Une des suivantes, avec un rire désordonné et des gestes furibonds, élevait un van[1] en joncs. C’est ainsi, c’est avec leur très-vieux rite, que toutes, Mimallones, Satyresses, Bacchantes, Lénées[2], Naïades et Tityres[3], suivant confusément ce quatrième triomphe, le célébraient amoureusement, proférant à haute voix ce cri vénéré : Evohé Bacche !


  1. En souvenir du van qui servit de berceau à Bacchus.
  2. Αῆναι, de Αηνός, pressoir, nom de Bacchantes.
  3. Le tityre est, à proprement parler, le fruit d’une brebis et d’un bouc. Ce mot veut dire aussi berger, chalumeau et satyre.