Page:Le Songe de Poliphile - trad. Popelin - tome 2.pdf/279

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Poliphile commence le second livre de son Hypnérotomachie, dans lequel Polia et lui, tout en dissertant, racontent comment, et par quelles

aventures, ils se prirent d’amour l’un pour l’autre. La divine Polia déduit, là, son antique et noble origine. Elle narre comme quoi la ville de Trévise fut bâtie par ses ancêtres. Elle dit ce qu’était la famille Lolia dont elle est issue, et comment, sans prendre garde, sans savoir pourquoi, inconsciemment, s’éprit d’elle son cher Poliphile.

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accents dont je dispose sont si faibles, ô nymphes gracieuses et divines, qu’ils se montreront sans beauté, sans éclat à votre bienveillante attention, plus comparables qu’ils sont aux cris rauques et terrestres d’^Esaque le plongeur (1) qu’aux chants suaves de la plaintive Philomèle. Néanmoins, voulant, à l’aide de toutes les forces de mon débile intellect et de ma petite suffisance, contenter votre aimable désir, je ne m’arrêterai pas à l’intention. Mais si, par aventure, vous trouviez en moi plus d’hésitation qu’il ne convient, car il faudrait à cette besogne un es

(1)

L’oiseau dit plongeon. V. la note ci-dessus, p. 90.