Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/107

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Un quart d’heure coula. Alors, sortant de la rue Vivienne, une forme féminine hâtive glissa le long des devantures. J’avais reconnu Rubbia. La porte fut ouverte au premier coup de sonnette et nous rentrâmes chez moi.

Sitôt dans l’appartement, je repris le masque de sereine tranquillité, indispensable avec ma maîtresse.

— Rubbia, ma chérie, tu m’as fait attendre plus de dix minutes.

Elle rit :

— Oui, ma foi. Mais l’homme est mort.

Je sursautai :

— Tu vas vite en besogne, murmurai-je d’un ton badin.

— Il fallait bien, Paul, il était dangereux.

— Où l’as-tu tué ?

— Chez lui.

Je me tus, le cœur traversé par une sorte de pointe aiguë.

Elle me regardait de ses yeux calmes. Son masque gardait une effrayante impassibi-