Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/114

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ment balayée par les tribunaux, mais le secret des actes et des événements notoires. Il existe des groupements, des associations, des forces grégaires d’une inconcevable puissance, et dont les actes, nettement supérieurs à la loi commune, se passent exactement comme si nous étions encore au temps de la pierre éclatée, c’est-à-dire qu’une vie humaine compte autant devant leurs yeux qu’une chiquenaude. Cela lutte, cela aime, cela hait ou détruit, cela acquiert et jouit malgré toutes les inhibitions des codes. Tiens, Paul, sais-tu que soixante pour cent des crimes impunis et mystérieux dont on parle ne furent jamais, comme il est dit partout, des crimes de passions violentes, dus au hasard, à la colère, au rut, à la jalousie ou à la rancune ?

— Vraiment ! Et que sont-ils ?

Rubbia, d’un geste coquin et sournois, s’étira. Son corps cambré en arc fit glisser les draps. Je la vis, pareille à une oréade de légende, mi-femme, mi-bête, mi-femme, mitige de fleur. Mon regard dut marquer, mal-