Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/145

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tion : tuer. Le reste lui semblait une vaine et burlesque littérature. Jamais elle ne me parlait de quitter Paris, chose qui, à mon sens, eût cependant pu nous protéger. Elle semblait même ne tenir aucun compte des dangers qui la menaçaient elle-même, tout comme moi. Je me perdais dans les détours secrets de cette âme subtile, mystérieuse et surtout amoureuse de ses propres caprices.

Pour moi, j’eusse volontiers fait un tour en province. Un mois de promenades par les routes du pays aurait eu, j’en restais assuré, un bienfaisant effet sur mes nerfs. Mais l’idée de passer pour peureux m’interdisait toute proposition en ce sens. Aller en Asie ou en Australie, soit, c’est mon métier. Et au surplus ce n’est pas absolument inoffensif. Mais aller à Clermont-Ferrand ou à Pau, à Marseille ou à Poitiers, je ne voulais pas le proposer.

Nous sortîmes peu après deux fois ensemble et sans incident. Elle ne parut pas inquiète et je me demandais si un secret avertissement ne l’informait pas des dangers à