Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/178

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pérance, et c’est le plus grand des biens. Mais moi, je sais bien que demain…

Elle posa sa bouche sur mes lèvres :

— Rêveur !

Ce fut tout.

Nous commençâmes, le lendemain, à parcourir les environs avec notre moto.

C’est resté dans ma mémoire comme un temps de délices.

Nous allions de bourg en ville et de hameau en chef-lieu de canton. Le peuple que nous rencontrions aime d’instinct le voyageur cossu et je suis généreux. Nous étions partout accueillis courtoisement, souvent avec enthousiasme, rarement sans plaisir.

Nous pûmes connaître tous les systèmes d’auberges et d’hôtels de la vieille France, avec leurs agréments. Je revivais les errances voyageuses des siècles passés, hormis mon moyen de locomotion très moderne. Il reste pourtant encore assez primitif par ce qu’il comporte de brutal, car il vous met en contact avec la boue, la pierraille, la