Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/195

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Acculé dans la chambre obscure, je frissonne et sens une brusque sueur mouiller mes tempes

— C’est May.

La voix reprend :

— Rubbia… Viens…

Rubbia se tait.

Écumant, je saute encore à la fenêtre, armé cette fois du poignard. Un homme arrive juste à ma hauteur. Il tire, et me manque ; je lui porte un formidable coup de stylet. Je sens l’acier pénétrer dans sa chair, et je recule sans laisser l’arme. Le corps s’affaisse lourdement. Je l’entends choir sur la terre.

— Rubbia… Rubbia…

May jette dans la nuit un appel de chatte en folie. Les deux syllabes taraudent le silence et s’en vont comme des êtres, je les sens frôler mon cerveau fou.

— Rubbia… Rubbia…

Je grince des dents et retourne à la fenêtre pour injurier cette femelle miaulante. Un coup de revolver me chasse une fois de plus