Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/96

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avances elle répondit par un sourire ambigu que je ne pus interpréter, mais elle ne dit pas non.

 

Les jours coulèrent lentement. Notre amour ne diminuait pas. Bien plutôt se compliquait-il de tout ce que nous nous révélions l’un à l’autre de pensées secrètes et de confidences, non point matérielles, mais psychiques. Car, on l’a remarqué, l’amour disparaît à la suite d’un défaut de contact entre les âmes. Dès que les amants s’avisent de limiter leur sincérité, l’affection commence à fondre entre eux et bientôt de désir.

Nous sortîmes souvent dans Paris. Rubbia semblait toutefois s’y résoudre avec peine et je crus lui deviner une sorte d’inquiétude semblable à celle que May, le jour où je la vis, cultivait visiblement. Mes efforts pour pénétrer ce mystère furent totalement vains.

Une nuit, nous étions allés voir jouer la pièce si curieuse de Fanny Bloch : Le Mont de Vénus. Au sortir du théâtre je songeai