Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/100

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LE SYLPHE NIOBÊ — Niobé, Niobé! mère et femme sublime ! Qui ne te connaît pas dans ce groupe puissant Où, dans le marbre blanc que son génie anime, Praxitèle a taillé ton long gémissement. Comme tu dois souffrir en ta douleur muette! Sous ton calme apparent de résignation, Aux plis de tes deux seins j'aperçois la tempête, Sur ta lèvre, je vois la malédiction ! — Ainsi que Niobé, martyre, ô ma pauvre âme, Le morbide dégoût te tord comme une flamme, Qu'un vent d'hiver rageur bat désespérément, Et ta douleur sublime aux souffrances intimes, — Rages d'intérieur qui font rêver de crimes, — Ainsi que Niobé dure éternellement. O. SHELM'ORR.