Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/111

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINÉ io5 De passer du triomphe à l'immortalité, Tes amours seuls au loin rappellent ta mémoire ; Ici des souvenirs plus nobles et plus chers S'attachent à ton nom que la patrie honore, Et si parfois ta muse enfanta quelques vers, Brûlant comme le cœur qui palpita pour Laure, L'amour de ton pays t'inspira mieux encore! Vous tous enfin, savants, artistes, voyageurs, Enfants de ce soleil créateur du génie, Sur votre souvenir, l'orgueil de l'Ausonie, Laissez-moi jeter quelques fleurs ! Et vous qui loin d'ici reçûtes la naissance, Etrangers, demeurez dans ce divin séjour Que le flambeau des cieux féconde avec amour, Eclaire avec munificence, Dans quel autre pays, à l'égal de ces lieux, Pourriez-vous respirer cet air délicieux Où l'oranger dépose une odeur enivrante, Entendre et recueillir ces sons harmonieux Qui célèbrent des nuits la douceur pénétrante, Et pour les cris de l'âme alors qu'elle est souffrante Trouver de tels échos pour les porter aux cieux ? C* Henri MONIER DE LA SIZERANNE, Ancien Député et ancien Sénateur. (1797-1878).