Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/122

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LE SYLPHE LES MERVEILLES DU DAUPHINÉ LE PONT DU DRAC Salut, géant construit par la main de géants, Tu domines, vainqueur, les abîmes béants, Et le Drac, ce dragon, que rien ne terrorise Mugit, car sa fureur contre ton roc se brise. Des princes, des seigneurs, des gueux, des mécréants, Des érudits, des fous, des sots, des fainéants Ont foulé ton granit; la tempête ou la brise S'acharnent, mais en vain, contre ta pierre grise. Et quand tant de grands noms s'effondrent dans l'oubli Quand l'écho faiblement constate une victoire, Quand on met au rancart l'urne lacrymatoire : Tu vis, toi que les ans n'ont pas enseveli; Oh! les beaux monuments qu'on fait avec l'argile!... Mais tu leur survivras, car tu sais être utile. Eugène CHENAL.