Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/17

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POESIES DES POETES DU DAUPHINE II LA PREMIERE COMMUNION A Mademoiselle Marie R.... « Venez, aDges du Ciel, et prètez-lui vos ailes ! «A.deVighy.» Demain !... — quatorze juin — ô ma jeune Marie, Va se lever pour vous une aurore fleurie Que doreront des feux d'espoir! Oh! ce sera pour vous une date immortelle! Vous allez recevoir la divine étincelle, Phare de l'éternel devoir. Le bonheur dans la vie, enfant! est illusoire, Car on n'y trouve, hélas! qu'amertume et déboire, Que folie et corruption ! C'est un chemin montant et rude où l'on s'attrape A la branche qui ploie, où l'on a pour étape La première communion. C'est ce jour-là qu'il faut retremper son courage, Qu'il faut se cuirasser, s'armer pour le voyage, Long pour les uns, pour d'autres court; C'est ce jour-là qu'il faut puiser à la fontaine, S'approvisionner pour adoucir la peine Sur la route que l'on parcourt. Le bon Dieu, ce jour-là, distribue à mains pleines; Car les âmes alors sont tellement sereines, Les souris si doux et si bons, Et les yeux si remplis de ces regards étranges Qui vous font ressembler aux bienheureux archanges, Qu'il vous croit de ses légions.