Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/40

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LE SYLPHE Pourvu qu'au creux des buissons Chantent leurs doux unissons Nos cœurs et nos lèvres, Tout s'éveille, les roseaux Font un bruit d'ailes d'oiseaux Légers qui trémoussent. Et l'on entend vaguement, Auprès du coq leur amant, Les poules qui gloussent. Dans les prés encor mouillés, Sous les grands bois dépouillés Et mélancoliques Nous marcherons radieux, Mes yeux fixés sur tes yeux, Tes yeux angéliques. Et nous entendrons les voix De l'air, des eaux et des bois, Dans notre délire, Murmurer : c'est le printemps! Aimez-vous! ayez vingt ans! La Terre soupire! Joyeux, enlaçant nos mains, Nous descendrons les chemins Qui vont à la berge; Puis, quand sonnera la faim, Notre idylle prendra fin Dans une humble auberge. Oh! l'hôtelier! — Quels yeux ronds, Quand nous nous attablerons Dans sa salle vide!