Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/54

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I.H SYLP1IK RÉALISME ET RÉALITÉ SONNET- BOUTADE A Henri Courbin. Elle allait, trottinant, légère; ses talons Battaient sur le trottoir une marche rapide Qui faisait tressaillir tout mon être stupide Dans les frissons lascifs de désirs furibonds. J'apercevais ses yeux troublants, gouffres profonds, Où j'eus voulu noyer mon désespoir livide ; Et je suivais de loin, fou, palpitant, avide, Sa nuque où voltigeaient des poils soyeux et blonds. Un jour, je m'approchai de cette enfant suave, Craintif comme un amant, tremblant comme un esclave Et je lui soupirai l'aveu qui m'étouffait ! J'avais saisi sa main d'une étreinte inquiète ; Mais d'un ton persifleur où l'orgueil triomphait Elle me riposta : « Finissez donc, grand' bête ! » Grenoble, 3 juin 1885. C. NIEMAND.