Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/58

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52 LE SYLPHE SONNET RENAISSANCE De cette heure de joie et d'extase inconnue Veuillent les Dieux puissants avancer le retour, Et me donner encor l'enchantement du jour Où dedans mon logis ma maîtresse est venue. Lors, elle, rougissant dans sa grâce ingénue, Découvrit de son corps l'harmonieux contour. En l'entrecreux des seins nichait l'archer Amour, Et je crus voir Vénus sortant de l'onde, nue. Mais pense que ce fust quelque nectar divin, Tant suave il estait ! ou maléfique vin Ou philtre que je bus aux baisers de sa bouche, Car depuis ce jour-là qu'elle vint sur ma couche Un feu subtil me brûle ainsi que du poison, Et comme un enivré, j'ai perdu la raison! Gustave RIVET.