Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/73

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPIIINÉ 6" C'est qu'une main, la main des âges, De l'année a fixé le cours Et fait leur part à tous les jours De rayons d'or ou de nuages ! Sur la nature elle a jeté L'Hiver frileux, mélancolique, Et décembre, pâle, phtisique, Gémit où septembre a chanté ! Mon âme est semblable à l'année, Elle a ses étés pleins de fleurs, Et ses hivers sont les douleurs Par qui je la vois entraînée! Pendant son printemps, chaque jour, Sur elle un doux soleil se lève, Mais, hélas! il fuit comme un rêve, Quand la nuit se montre à son tour! Dès cet instant tout meurt en elle, Elle s'endort d'un lourd sommeil, Et jusqu'à l'heure du réveil, L'oiseau divin ferme son aile! Auguste GILLOUIN.