Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/108

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et y font leur fiente et ils n’en sentent rien. Sachez donc, leur disoit-il, que ce ne sont point des Dieux et ne les craignez en aucune manière. On les porte, continue ce Prophète, on les porte sur les épaules, (il semble qu’il parle autant des idoles des Chrétiens, que des idoles mêmes des Païens) parcequ’ils ne sauroient marcher, s’ils tombent par terre, ils ne sauroient se relever, si on ne les redresse, ils ne sauroient se tenir debout, ni se mouvoir ; ils ne sauroient rien donner, ni rien ôter à personne, ils ne sauroient récompenser personne des services qu’on leur rend, ni punir les injures qu’on leur fait ; ils ne sauroient secourir la veuve, ni l’orphelin, ils sont comme des pierres brutes, que l’on tire des montagnes et comme des troncs de bois inutiles. Tous ces Dieux de bois ou de pierres, et tous ces Dieux d’or et d’argent, les plus viles bêtes de la terre, dit ce même Prophète, valent mieux qu’eux, parce qu’elles peuvent se réfugier sous quelque toit et dans quelque trou et qu’elles peuvent être utiles à quelque chose : mais ces Dieux de bois, dit-il, ces Dieux de pierre et ces Dieux d’or et d’argent ne peuvent être utiles à rien. Sachcz, sachez donc, conclut-il, qu’ils ne sont point des Dieux et ne les craignez en aucune manière. Unde sciatis quia non sunt Dii, ne ergo timueritis cos.

C’est pourquoi aussi il étoit très-expressement défendu dans la Loi des Juifs, sur laquelle néanmoins nos Christicoles fondent leur Religion et tous leurs principaux mistères, il y étoit expressement défendu non-seulement d’adorer ces Dieux d’or et d’argent, de bois ou de pierre ; mais il étoit aussi très-expres-