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noitre, témoins ce que disent les principaux d’entr’eux. Dieu, dit St. Ambroise, ne peut penser de même que les hommes, comme si ses pensées et ses volontés lui venoient les unes après les autres ; il ne se fâche pas de même que les hommes, comme s’il étoit sujèt à quelque changement. On dit néanmoins, ajoute-t’-il, qu’il se fâche et qu’il se courrouce ; mais c’est seulement, dit-il, pour marquer la griéveté et la malice de nos péchés, qui est telle, dit-il, qu’il semble qu’elle provoqueroit Dieu lui-même à la colère, quoiqu’il ne puisse naturellement être ému de colère, ni de haine, ni d’aucune autre passion. » Neque enim Deus, dit-il, cogitat sicut hominus ut aliqua ei nova succedat sententia, neque irascitur quasi mutabilis, sed ideo haec leguntur ut exprimatur peccatorum nostrorum acerbitas, quae divinam meruerit offensam tanquam eo usque increverit culpa ut etiam Deus qui naturaliter non movetur irâ aut odio, aut passione ullâ provocatus videatur ad iracundiam. »

Et St. Augustin, parlant à Dieu, lui disoit : Vous êtes jaloux de votre glorie, mais vous ne craignez rien ; vous vous répentez, mais c’est sans douleur, sans chagrin et sans regrèt ; vous vous fâchez, mais vous êtes toujours tranquile[1] » Zelus et securus es, poenitet te et non doles, irasceris et tranquillus es. » Voici ce qu’il dit encore ailleurs, parlant à son Dieu : Mon Seigneur, dit-il, vous m’avez déjà dit d’une voix forte à l’oreille intérieure de mon coeur, que vous êtes éternel, parceque jamais vous ne changez, ni par

  1. Confess.