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qu’elle est fausse, et partant, qu’elle n’est point d’institution divine, comme nos Christicoles voudroient nous le persuader. C’est la cinquième démonstration que j’avois à en donner.




XLII.


SIXIÈME PREUVE.


Voici encore une autre démonstration qui sera la sixième. Je la tirerai des abus, des véxations injustes et même de la tirannie qu’elle souffre, qu’elle aprouve et qu’elle autorise dans les Grands, au grand préjudice du bien public et du bien commun des peuples et des particuliers ; d’où je forme cet argument-ci : une religion qui souffre, qui aprouve et qui autorise même des abus contraires à la justice et au bon gouvernement des hommes, et qui autorise même la irannie des Grands, au préjudice des peuples, ne peut être véritable, ni être véritablement d’institution divine, d’autant que toutes les loix et ordonnances, qui seroient divines, seroient justes et équitables et que toute Religion, qui seroit divine, blâmeroit et condamneroit tout ce qui seroit contraire à la justice et au bon gouvernement d’hommes. Or la Religion Chrétienne souffre, prouve et autorise plusieurs abus qui sont contraires à la justice, à la droite raison et au bon gouvernement des hommes, et qui plus est, elle souffre