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tant de coquins aux dépens de leurs bons sujèts, et n’auroient garde de vouloir les exposer tous les jours, comme ils font, aux dures et injustes vexations et concussions, que tous ces gens-là leur font. Les bons Princes n’en ont jamais usé ainsi, c’est donc manifestement un abus, et c’est même une injustice criante dans un État, d’y souffrir et même d’y autoriser tant de sortes de gens qui ne servent qu’à fouler, qu’à piller, à ruiner et à accabler les pauvres peuples.




XLIX.


TROISIÈME ABUS.


Un autre abus encore et qui est presque universellement reçu et autorisé dans le monde, est l’appropriation particulière que les hommes se font des biens et des richesses de la terre, au lieu qu’ils devroient tous également les posséder en commun et en jouir aussi également tous en commun. J’entends tous ceux d’un même endroit ou d’un même Territoire, en sorte que tous ceux et celles qui seroient d’une même ville, d’un même bourg, d’un même village, ou d’un même paroisse ne composassent tous ensemble qu’une même famille, se regardant et se considérant tous les uns et les autres comme frères et soeurs, et comme étant tous les enfans de mêmes pères et de mêmes mères, et qui, pour cette raison, devroient tous s’aimer les uns