Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/292

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blée et que la chose seroit trop longue ; à commencer la guerre, repond-il, et à l’entreprendre ne se faut pas tant hâter, et a-t’-on assez de tems quand le besoin le requiert. Pertinax, étant parvenu à l’Empire, eut un soin extrême du Public, déchargeant les peuples d’impôts, que la tiranniea voit mis sur toutes les Provinces de l’Empire, aux portes, aux ponts et aux passages des villes et des rivières, faisant par ce moïen refleurir le commerce et rétablissant partout l’ancienne liberté de la République. Il donna aussi toutes les terres, qui se trouvèrent en friche, même celles qui apartenoient aux Princes, à la charge de les cultiver, et pour faire naître l’envie à-tout le monde d’y travailler, outre la perpétuelle possession qu’il en laissa à ceux, qui les labouroient, il leur donna encore dix ans d’exemtions et de franchise de toutes sortes d’impôts et de charges.

L’Empereur Marc Aurèle[1] donna une grande marque de sa bonté, en ce qu’aïant épuisé toutes les Finances en la longue et ennuïeuse guerre, qu’il eut contre les Allemans, il ne voulut jamais que l’on mit aucun impôt extraordinaire sur aucune Province de l’Empire, mais, se voïant pressé d’argent, exposa en vente et mit à l’encan sur la place de Trajan les ornemens impériaux, les beaux vases d’or, d’argent et de cristal, les pierreries et les riches tables, qu’il trouva parmi ses meubles ou dans le cabinet d’Adrien, et en fit une si notable somme, qu’il eut de quoi soutenir la dépense, qu’il falloit faire en tout ce grand

  1. On ne voit plus maintenant de tels empereurs.