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tes lui donnent le nom de Nature ou d’Etre matériel, ou simplement le nom de Matière. S’il ne s’agissoit que du nom, il seroit facile de les accorder ; car comme les noms ne font point et qu’ils ne changent point la nature des choses, il seroit assez indifférent de donner à cette prémière cause le nom de Dieu ou celui de Nature et de Matière, ainsi il ne seroit point nécessaire de disputer beaucoup là-dessus. Mais comme les Déicoles lui attribuent la puissance de créer et de gouverner toutes choses avec une intelligence suprême et avec une volonté toute-puissante, d’où ils tirent ensuite plusieurs fausses conséquences et plusieurs vains prétextes, pour imposer, comme ils voudroient, des loix et des commandemens aux hommes, et pour leur faire accroire tout ce qu’ils voudroient, et que les Athéïstes lui dénient absolument cette puissance de créer et cette suprême intelligence, aussi bien que cette prétendue volonté toute-puissante, c’est en cela principalement qu’ils sont oposés, et c’est ce qu’il faut tout particuliérement examiner ici, en réfutant l’opinion de cette prétendue puissance de créer et de ce prétendu gouvernement de toutes choses, par une volonté toute-puissante et par une intelligence souverainement parfaite.




LXXI.


Premiérement pour ce qui est de cette prétendue puissance de créer, je prouve qu’elle ne peut être :