Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/69

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si petit que celui-là ; néanmoins, disoit-il, quand il est crû, il est plus grand que toutes les légumes, et il devient comme un arbre, où les oiseaux du ciel viennent se reposer sur les branches. Le Roïaume du ciel, leur disoit-il encore, est semblable à un levain, qu’une femme a pris et qu’elle a mis dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que tout ait été levé.[1] Enfin il prêchoit et enseignoit toujours les peuples sous des paraboles et il ne leur parloit point sans paraboles, comme il est expressément marqué dans les Evangiles[2].

Voilà certainement bien des belles et subtiles prédications, pour un homme, qui se disoit être le fils de Dieu, et que nos Christicoles prétendent avoir été la sagesse même et la sagesse éternelle. Voilà de bien belles et bien ingénieuses paraboles, ou comparaisons, et qui sont bien capables de donner une haute idée de la grandeur et de l’excellence de ce beau Roïaume du ciel, puisqu’il est semblable à tant de si belles et si admirables choses, qui sont : un grain de senevé semé dans un champ, ou un filet jetté dans la mer, ou un levain mêlé dans une quantité de pâte ou de farine, etc. Si quelques-uns de nos Docteurs et de nos Prédicateurs nous faisoient maintenant de semblables prédications, ne se moqueroit-on pas d’eux ? On n’en feroit certainement que rire et on n’en auroit que du mépris. Et nos Deichristicoles voudroient encore nous persuader, que ce sont-là des discours d’une sagesse infinie et d’une sagesse éternelle. Et ce qui

  1. Ibid. 33.
  2. Matth. 13. 34.