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XXXV.


Les Historiens de ce tems-là ne parlent du Christianisme que comme d’une secte pernicieuse, vile et méprisable et comme d’une détestable superstition. Voici comme Tacite, historien romain, en parle : » Néron, dit-il, voulant décharger le crime de l’embrasement de la ville de Rome sur quelques autres que lui, fit mourir cruellement les Chrétiens, comme incendiaires, et ils étoient, dit-il, des gens haïs pour leur infamie, que le peuple apelloit Chrétien à cause de Christ, leur auteur, qui fut puni du dernier supplice sous le règne de Tibère par Ponce-Pilate, Gouverneur de la Judée. Mais cette pernicieuse secte, dit-il, après avoir été réprimée pour quelque tems, pulluloit tout de nouveau, non seulement dans le lieu de sa naissance, mais dans Rome même, qui est, dit-il, le rendez-vous de toutes les ordures du monde. On insulta même, dit-il, à leurs morts,[1] en les couvrant de peaux de bêtes sauvages et les faisant dévorer par les chiens, où les attachant en croix et les brûlant pour servir la nuit de feu et de lumière… Encore que ces misérables, dit-il, ne fussent pas innocens et eussent mérités les derniers supplices, on ne laissoit pas néanmoins d’en avoir compassion, parce que le Prince ne les faisait pas tant mourir pour l’utilité publique,

  1. Tacite.