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spectu ejus. Tout cela fait évidemment voir, que le Christianisme n’étoit dans son commencement qu’un vil et ridicule fanatisme, et par conséquent il est évident, que nos Christicoles sont dans des erreurs grossières sur ce point, et qu’ils sont même dans des erreurs plus ridicules et plus absurdes, que n’étoient autrefois les Païens ; car les Païens n’ont jamais prétendu faire tourner la sagesse humaine en folie, ni la folie humaine en sagesse surnaturelle et divine, comme font les Chrétiens et ainsi il ne faut pas s’étonner, s’il y a en Italie un Proverbe qui dit : qu’il faut être fou pour être Chrétien.




XXXVI.


Nos Christicoles Romains, aussi bien que les autres qui ne sont pas Romains, blâment et condamnent les Païens de ce qu’ils adorent des idoles de bois, de pierre, de cuivre, de bronze, de plâtre, d’or ou d’argent, et ils trouvent que c’étoit et que c’est encore maintenant une grande folie et un grand aveuglement dans les hommes d’adorer ainsi des statues et des idoles immobiles, qui n’ont ni vie ni sentiment aucun, et qui ne sont nullement capables de faire aucun bien, ni aucun mal à personne, ils se moquent eux-mêmes, nos Christicoles Romains, de ces idoles et de ces prétenduës Divinités de bois ou de pierre, d’or ou d’argent, etc, qui ont, comme ils disent des yeux et qui