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coutume d’attibuer à une magie noire et diabolique. La plupart des choses étonnantes, que l’on en dit, ne sont dans le fond que des mensonges, des illusions et des impostures, aussi bien que ces faux miracles dont je vient de parler : car ce seroit grande sotise de vouloir ajouter foi à tout ce que l’on dit de la puissance de ces prétendus magiciens ; c’est seulement pour se faire craindre, ou pour se faire admirer des sots et des ignorans, qu’ils se vantent d’avoir une si grande puissance, et à l’égard de ce qu’ils sont véritablement capables de faire, s’il y a quelque chose de merveilleux et de surprenant dans ce qu’ils font, ce ne sont certainement que des effèts naturels, qui procèdent de quelques secrètes vertus naturelles, ou qui se font par l’industrie, par l’adresse ou par la subtilité de ceux qui s’en mêlent.

Il est de cette prétendue magie noire et diabolique comme de la prétendue magie sainte et divine, elles sont aussi vaines et aussi fausses l’une que l’autre : et c’est pour cela que j’ai dit, qu’il n’y avoit point de plus vrais prophètes, ni de plus vrais miracles, les uns que les autres, à quelle marque et à quelle enseigne les connoîtra-t’-on, ces prétendus vrais prophètes et ces prétendus vrais miracles, puisque les vrais et les faux prophètes parlent tous ce même langage, qu’ils se disent également tous être envoïés et inspirés de Dieu et qu’ils prétendent tous en donner des preuves convaincantes par leurs prétendus vrais