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comme un si saint législateur, n’est point reconnu pour tel dans les autres païs du monde, où on ignore même jusqu’à son nom. Kaïa et Amida, qui sont révérés dans le Japon, ne sont point reconnus non plus dans les autres parties du monde.

Un nommé Appollonius de la ville de Thiane en Capadoce et un nommé Simon de la ville de Sanearie, qui étoient tous deux de si grands faiseurs de miracles et de prodiges, que quoique l’un acquit l’opinion de divinité à Rome et en plusieurs autres endroits et que l’autre fut surnommé en Samarie : la grande vertu de Dieu ; cependant ils n’ont passé ailleurs que pour de faux prophètes et pour des imposteurs. Je ne parle point ici d’un milliace d’autres prophètes, qui se sont mèlés en différens tems et en différens endroits de faire les prophètes, tels qu’étoient par exemple ces prétendus prophètes de Judée et de Samarie, et ces 450 prophètes de Baal, qui ressembloient plutôt à des insensés qu’à des personnes sages. Je ne parle pas non plus de ces prétendus prophètes qui ont fait parler d’eux dans ces derniers siècles, comme ont fait par exemple un Merlin d’Angleterre, un Nostradamus de France, un Abbé Joachim de Calabre, un Savonarole de Florence et plusieurs autres semblables, qui n’ont fait parler d’eux que dans leurs propres païs et qui n’y ont pas même eu toute l’approbation qu’ils auroient souhaitée.

Par où on voit évidemment, que les Déicoles et les Chrsticoles, tout zélés qu’ils sont pour la gloire et pour le culte de leur Dieu, n’ont encore pu jusqu’à présent reconnoître d’un commun consentement aucun