Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/16

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les opositions et toutes les antipathies naturelles ou casuelles qui se voient entre plusieurs espèces de choses tant animées qu’inanimées, les premiers moteurs de telles choses, se trouvant pour lors d’humeur ou de nature incompatibles ensemble, les uns ne pouvant s’accorder à mouvoir chacun leur portion de matière dans le même sens que les autres leur portion de matière, mais la mouvant dans un sens contraire et oposé au mouvement des autres. J’avouerai bien" suivant cette dernière suposition, que l’on pouroitrendre par-là une raison assez plausible de la contrarieté, de l’oposition et de l’antipathie qui se trouvent entre plusieurs corps naturels, mais je nierai néanmoins toujours qu’une telle suposition puisse subsister, 1°. parce qu’il est inutile de recourir à la pluralité et à la contrariété des premiers moteurs, pour- expliquer cette oposition et cette antipathie, qui se trouvent naturellement entre plusieurs corps, 2°. parceque la pluralité de ces prétendus premiers moteurs ne répugne pas moins que l’unité d’un seul. Car 1°. Pour ce qui seroit de leur nombre, à quel nombre les fixeroit-on ? Combien enadmettroit-on ? Un ? Deux ? Quatre ? Un cent ? Deux cent ? Plusieurs milliers, ou plusieurs millions ? Où se fixera-t’-on si un seul ne suffit pas pour faire tout ce qui se fait dans la nature ? il n’est pas possible aussi de se l’imaginer. Ni 2, ni 5, ni 4, ni même une centaine, ni un millier, ni un million de tels prétendus êtres ne suffiront pas non plus, puisqu’il ne faudroit pas qu’une puissance et qu’une connoissance infinie pour faire sciemment et volontairement, avec connoissance