Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/163

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idées nécessaires, que nous ne saurions effacer de notre esprit, qui soient véritablement une preuve convainquante de l’existence de ces choses, que nous con- , cevons par idées et dont nous avons telles idées. Nous ne saurions, par exemple, quand nous y faisons réflexions, effacer de notre esprit l’idée que nous avons d’une étendue infinie ; cette idée seule que nous en avons, et que nous ne saurions effacer de notre esprit, est une preuve évidente qu’elle est effecti vement et qu’elle est véritablement infinie, comme nous la concevons ; car nous ne saurions concevoir que cette étendue soit bornée et qu’elle ne soit pas infinie ; parce que, si elle n’étoit pas véritablement infinie, nous y pourions concevoir quelques bornes ; et comme nous ne pouvons y concevoir aucunes bornes, sans concevoir un au-de-là qui marque toujours de l’étendue, c’est une preuve évidente, qu’il n’y a point de bornes dans l’étendue et par conséquent qu’elle est infinie. Pareillement quand nous pensons à la durée du tems, l’idée que nous avons de sa durée ne sauroit s’effacer de notre esprit, nous ne saurions concevoir qu’il n’y ait point de tems, comme nous ne saurions concevoir qu’il n’y ait point d’étendue, cette idée seule est donc une preuve évidente que le tems est et non seulement qu’il est, mais aussi qu’il a nécessairement toujours été et qu’il sera nécessairement toujours, et par conséquent qu’il est infini en durée, et cela est effectivement comme nous le concevons.

De la connoissance que nous avons naturellement de ces deux sortes d’infinis, nous passons naturellement encore à la connoissance d’une autre espèce