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par leurs diverses unions, combinaisons et modifications, produire infinies sortes d’ouvrages et d’effèts de toutes sortes de grandeur et de toutes sortes de figure, de toutes sortes de couleurs et de toutes sortes de qualités et d’espèces et c’est ainsi ce que nous voïons tout clairement dans le monde. Il est clair aussi et évident, que tous ces différens effets, ou ouvrages que nous voïons dans la nature, se font par le mouvement de la, matière et par les di vers assemblages et unions de ses parties ; car il n’est pas possible qu’une infinité d’êtres et de parties, qu’il y a dans la matière, puissent toujours se mouvoir en infinies sortes de manières sans se rencontrer, sans s’entremêler, sans se joindre, sans se lier et sans s’acrocher en quelque manière les uns avec les autres, et par conséquent sans faire et sans produire tous ces beaux ou laids, tous ces grands et tous ces petits, et enfin tous ces admirables ouvrages que nous voïons dans la nature ; de sorte que quand ils ne seroient pas tous tels qu’ils sont présentement, ils seroient de quelque autre manière équivalente à celle où nous les voïons maintenant ; Et comme toutes ces parties de la matière, qui se sont jointes et liées aveuglément ensemble par leur mouvement et par leur rencontre fortuite, se peuvent encore par leur mouvement naturel et par le mouvement des autres parties de la matière, qui les choquent et qui les ébranlent à tous momens, se détacher et s’en suit nécessaise séparer les unes des autres, rement de-là que tous les ouvrages, qui sont composés de ces parties de la matière qui se sont jointes et liées ou arrêtées ensemble, se peuvent naturellement