Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/385

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encore ces dignes et généreux défenseurs de la liberté publique ? Que ne vivent-ils encore aujourd’hui pour chasser tous les rois de la terre, pour oprimer tous les opresseurs et pour rendre la liberté aux peuples ! Que ne vivent-ils encore tous ces braves Ecrivains et tous ces braves Orateurs, qui blâmoient les tyrans, qui déclamoient contre leurs tyrannies et qui écrivoient aprément contre leurs vices, contre leurs injustices et contre leur mauvais gouvernement ! Que ne vivent-ils encore aujourd’hui pour blâmer hautement tous les tyrans qui opriment, pour déclamer hautement contre leurs vices et contre toutes les injustices de leur mauvais gouvernement, pour rendre par des écrits publics leurs personnes odieuses et méprisables à tout le monde, et enfin pour exciter tous les peuples à secouer le joug insuportable de leurs tiranniques dominations. Mais non ils ne vivent plus ces grands hommes, on ne voit plus de ces âmes nobles et généreuses qui s’exposoient à la mort pour le salut de leur patrie, et qui aimoient mieux avoir la gloire de mourir généreusement, que d’avoir la honte et le déplaisir de vivre lâchement. Et il faut dire à la honte de notre siècle et de nos derniers siècles, que l’on ne voit plus maintenant dans le monde que de lâches et misérables esclaves de la grandeur et de la puissance extraordinaire des tyrans. On ne voit plus maintenant parmi ceux qui sont d’un rang et d’un caractère plus élevé, que les autres, que de lâches flateurs de leurs personnes ; on ne voit plus que de lâches aprobateurs de leurs injustes desseins et de lâches exécuteurs de leurs mauvaises volontés