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Et il faut leur dire, Comme disoit cet autre prophète : soyez confus et aïez honte de vos iniquités :[1] Confundimini et embescite superbiis vestris.

Mais comme toutes vérités ne sont pas toujours bonnes à dire, les prétendus sages politiques du siècle ne manqueront pas non plus de trouver mauvais que j’ai entrepris de découvrir tant de si grandes et importantes vérités, qu’il vaudroit mieux, diront-ils, tenir toujours ensevelies dans une profonde ignorance que de les mettre si clairement au jour, étant sûrs, diront ils, que c’est favoriser les méchans et leur faire plaisir que de les délivrer de la crainte de Dieu et des châtimens éternels, et plusieurs prendront delà occasion de lâcher librement la bride à leurs convoitises déréglées, d’en devenir plus méchans et de commettre plus hardiment toutes sortes de méchancetés, sous prétexte qu’il n’y auroit point de châtimens à craindre a près cette vie ; et c’est une raison, diront-ils, pourquoi les sages politiques tiennent pour maxime qu’il est besoin que les peuples ignorent beaucoup de choses vraies et qu’ils en croïent beaucoup de fausses.

A cela je réponds en deux mots : 1°. Que ce n’a pas été pour favoriser les méchans, ni pour leur faire plaisir, que j’ai dit ici la vérité : bien loin de cela, je voudrois pouvoir les confondre tous tant qu’ils sont ; et ç’a été spécialement pour confondre tous les imposteurs et tous les hypocrites, que j’ai mis ici à découvert leurs erreurs, leurs illusions et leurs impos-

  1. Ezech. 36 :32.