Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/408

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les détestables abus, toutes les détestables tyrannies, dont j’ai parlé, qu’ils ne les aïent entièrement confondus et anéantis, faisant en ceci comme celui qui disoit[1] : Persequar inimicos meos et comprehendam illos et non convertar donec deficiant. Que tous les méchans donc périssent, que tous les tyrans périssent et qu’ils soient confondus dans leur orgueil[2] : Comprehendantur in superbiâ suâ.

Après cela que l’on en pense, que l’on en juge, que l’on en dise, et que l’on en fasse tout ce que l’on voudra dans le monde, je ne m’en embarasse guères. Que les hommes s’accommodent et qu’ils se gouvernent comme ils veulent, qu’ils soient sages ou qu’ils soient fous, qu’ils soient bons ou qu’ils soient méchans, qu’ils disent ou qu’ils fassent de moi tout ce qu’ils voudront après ma mort, je m’en soucis fort peu. Je ne prends déja presque plus de part à ce qui se fait dans le monde. Les morts avec lesquels je suis sur le point d’aller, ne s’embarassent plus de rien et ne se soucient plus de rien. Je finirai donc ceci par le rien, aussi ne suis-je guères plus que rien, et bientôt je ne serai rien etc.


FIN.



  1. Psalm 17 : 41.
  2. Psalm 58 : 12.