Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/62

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je viens de citer, a eu raison de dire, que ces choses étoient déplacées par la malice des hommes, ou que Dieu n’étoit pas Dieu, il auroit certainement pu dire avec beaucoup plus de raison, que, si Dieu étoit Dieu, les choses n’auroient jamais été déplacées par la malice des hommes, parceque la même puissance et la même bonté et la même sagesse, qui les auroit mises dans un si bel ordre et dans un état si parfait, auroient pourvu à ce qu’elles ne fussent jamais déplacées par la malice des hommes : soit donc que l’on dise, que ces choses ont été déplacées par la malice des hommes, soit que l’on dise, qu’elles n’ont jamais été dans un meilleur état, ni jamais mieux ordonnées qu’elles ne sont, il importe peu pour la conclusion qu’il convient présentement en tirer, parce qu’il suffit de voir le triste, le pitoïable, l’injuste, le méchant, le détestable et le malheureux état où elles sont, pour conclure qu’elles n’ont jamais été faites, ni jamais été gouvernées et conduites par un être infiniment parfait, car il n’est nullement croïable, ni même possible, qu’un être infiniment parfait auroit voulu faire si mal aucune chose, qu’il auroit voulu en aucune manière laisser glisser aucun mal, aucune malice, aucune méchanceté, ni aucun désordre parmi ses créatures.

Qui diriez-vous Mrs. les Déicoles et Mrs. les Christicoles, que diriez-vous, par exemple, d’un père-de famille, qui ; pouvant sans peine et sans s’incommoder bien régler et bien gouverner toute sa famille, et qui, pouvant même facilement donner à tous ses enfans de bonnes inclinations et toutes sortes de belles per-