Qu’as-tu, Lucile ? C’est notre ami, c’est Maximilien.
Vous ne me reconnaissez pas ?
Ah ! vous m’avez fait peur !
Pardon.
Comme tu trembles !
J’ai froid. Adieu, Camille. Je n’en puis plus. Je vais dormir.
Allons ! Il ne s’agit plus d’amour aujourd’hui.
Il ne s’agit plus d’amour ?… Et de quoi s’agit-il ? N’est-ce pas l’amour qui fermente dans cette ville, qui gonfle ces poitrines, qui offre au sacrifice ces larges moissons humaines ?… Ô mon amour, tu n’es pas égoïste et étroit, tu m’attaches à ces hommes par des liens plus forts. Tu es tout. Tu embrasses le monde. Ce n’est pas seulement ma Lucile que j’aime. C’est l’univers. À travers ses chers yeux, j’aime tous ceux qui aiment, qui souffrent, qui sont heureux, tout ce qui vit et meurt. J’aime ! Je sens que la flamme qui est en moi fait bouil-